Rouler

Comme beaucoup, je suis arrivée au cyclisme par une voie détournée : j’ai commencé à rouler pour pouvoir faire du Triathlon. Vous l’avez compris, c’est plutôt par nécessité que par amour de cette activité que je me suis mise au vélo. Pourtant en 2018, quelque chose a changé dans ma pratique. Le vélo n’est plus le troisième sport qu’il faut réussir à caler dans l’agenda. Au contraire, c’est celui qui me motive le plus et auquel j’accorde un maximum de temps.

Alors pour mieux comprendre ce déclic, je vous propose de remonter en arrière :

Achat du premier vélo :

Mon premier achat a eu lieu sur une terre de cyclisme, les Pays Bas. A l’époque, l’idée d’une possible participation à un triathlon me trottait déjà dans la tête. Comme je travaillais dans le centre d’Amsterdam, à force de passer tous les jours devant les magasins de vélo, j’ai eu envie de sauter le pas. Il faut savoir qu’en 2013, il y avait très peu de modèles de vélo dédiés aux femmes. Comme nous n’avons pas les mêmes gabarits que les hommes (notamment un buste plus court), il est important que cela soit pris en compte au moment de la conception du vélo. Cela est sans doute moins vrai pour les femmes de grande taille mais pour les petites, il est difficile de trouver son bonheur au rayon homme. C’est donc aux Pays Bas que j’ai appris à utiliser des pédales automatiques sur mon beau Contessa Speedster du fabricant Scott lors de belles sorties dans la campagne hollandaise. Pourtant, là-bas, la magie n’a pas opéré. Même si j’avais envie de rouler, il me manquait clairement quelqu’un avec qui le faire régulièrement pour véritablement me lancer et progresser.

 

Inscription en club de triathlon :

Il a fallu attendre deux ans pour que je saute le pas et m’inscrive dans un club de triathlon. C’était il y a seulement 3 ans mais cela me paraît dingue de voir comment ce sport est devenu à la mode en si peu de temps. J’ai l’impression que l’on est passés du « je veux faire un marathon avant mes quarante ans » à « je veux terminer un Ironman avant d’être quadra ».  Ce fut donc avec le RMA, et mon Scott Contessa que j’ai fait mes premières sorties en vallée de Chevreuse. Cette année-là, j’ai également participé à un stage de triathlon et me suis alignée pour la première fois sur la distance M (résumé ici).

En parallèle, je suis tombée sur un super club de nanas, le Women’s Cycling Club qui organise des sorties vélo à Paris (et maintenant également en province) pour démocratiser le cyclisme féminin. Cela a été l’occasion de faire de chouettes rencontres et de participer à mon premier 100km avec le Women’s 100 de Rapha.

 

Home Trainer :

Ensuite il y a eu cet accident de vélo (article ici) qui m’a poussée à mettre le vélo entre parenthèses pendant quelques mois. C’était sans doute plus raisonnable à deux mois de notre mariage et de notre départ pour notre grand voyage de noce.

A notre retour en France au mois de décembre, c’est assez naturellement que je me suis tournée vers le home trainer (merci petit papa noël). J’étais déjà enceinte de 4 mois et je voulais continuer à faire du sport mais sans risquer la chute. Je ne savais clairement pas ce que je faisais avec mon home trainer à cette période. Faire tourner les jambes pendant 45 minutes après le travail était un bon moyen de se défouler. Par contre, avec ma petite passagère à bord et sans réelle connaissance de ce type d’entrainement, je n’ai absolument pas amélioré mes capacités de cycliste.

 

L’acquisition de mon nouveau bolide :

Certaines jeunes mamans se font offrir un bijou à la naissance de leurs enfants. Dans mon cas, il a s’agit du Langma de la marque Liv (la version féminine de Giant). Il est beaucoup plus encombrant qu’un bijou (ne lancez pas C. sur le sujet 😊) mais ce petit bolide est surtout un incroyable moyen de découvrir du pays à la force des jambes. Je le trouve beaucoup plus nerveux que le Contessa, qui est du coup devenu ma monture de home trainer. Le Langma est un vélo polyvalent qui me permet d’enquiller les kilomètres sur le plat mais aussi de m’attaquer à un peu de dénivelé. Le début d’année 2018 a été consacré à notre préparation pour le Marathon des Sables qui a eu lieu en avril. J’ai donc surtout fait du home trainer dans l’optique de travailler mon endurance pour cette grande échéance.

 

Home Trainer connecté :

Au retour du Marathon des Sables, C. m’a offert pour mon anniversaire un abonnement à Zwift. Pour ceux qui ne connaissent pas, Zwift permet de « simuler » une sortie à l’extérieur tout en restant bien au chaud chez soi (je dois même dire qu’il fait très très chaud chez soi dès que l’on se met à pédaler). Un parcours défile sur l’écran du PC et le home trainer va reproduire le dénivelé. Au départ je faisais plutôt les exercices proposés par le programme en fonction de mon FTP (Functional Threshold Power, c’est à dire la puissance de pédalage maximale qu’un cycliste est capable de soutenir pendant une durée d’une heure) mais je m’amuse beaucoup plus depuis que je vais sur les différents parcours. Je me suis laissée prendre au jeu et j’essaie de continuellement améliorer mes temps de passage, surtout dans les montées. A moi tous les KOM. Grâce au home trainer et aux conseils avisés de Stéphane, j’ai aussi compris qu’on ne devait pas seulement compter sur sa force pour monter mais qu’il fallait aussi travailler sa vélocité. Je ne sais pas si cela paiera lors de mes prochaines courses mais en attendant j’ai trouvé un bon moyen de me défouler et de faire du vélo sans que cela n’impacte notre vie de famille (je m’entraîne principalement le soir une fois le petit bundle couché ou de bonne heure le weekend) alors j’en profite à fond.

 

Sorties Solo :

Ces derniers mois, je passé un cap dans ma pratique du cyclisme. Je me sens maintenant à l’aise pour partir faire de bonnes sorties en solo (+/- 90km) sur des itinéraires que je ne connais pas. Je suis passée maître dans l’art de charger les cartes sur mon GPS Garmin Edge. Je trouve des parcours sur des sites communautaires (Garmin ou Strava pour ne pas les nommer) et je découvre pleins de petites routes super sympa. Ce que je préfère c’est tester de nouveaux itinéraires. Il y a un vrai plaisir à découvrir des routes et des paysages pour la première fois. J’aime aussi refaire une seconde fois le parcours en essayant de mettre moins de temps (sinon ce n’est pas drôle).

 

Sorties en groupe :

Les sorties en groupes de ces derniers mois ont été l’occasion pour moi de me lancer sur des distances jusque-là inconnues. Mon plus beau fait d’arme a eu lieu le 29 juillet quand nous avons fait : Paris / Chartres / Paris, soit 180km de vélo, entrecoupés par une piqûre de guêpe et une pause sandwich à Chartres. Je ne pensais pas en être capable, pourtant j’ai adoré ce périple qui m’a sortie de ma zone de confort. Le plus beau moment de cette sortie, c’est lorsque nous étions seuls à pédaler sur une petite route qui traversait les champs de blé avec le vent qui nous poussait dans le dos. Magique.

Une autre belle sortie, c’est celle que nous avons réalisée au mois de Septembre avec Stéphane et Léonie : un itinéraire de 120km pour rallier Orléans au départ de la capitale. Nous sommes partis avant l’aube pour sortir rapidement de la ville et surtout pour que Léonie ne soit pas en retard au mariage orléanais auquel elle était invitée 😊

 

Et maintenant :

Il me reste beaucoup de choses à découvrir sur mon vélo : rallonger les distances, augmenter la cadence, découvrir de nouvelles routes et pourquoi pas voyager de cette façon. Aller d’un point A à un point B à la force de mes jambes, surtout s’il y a beaucoup de kilomètres, est quelque chose qui me plaît énormément. C’est un peu comme le fait soi même, cela donne une autre saveur à l’expérience.

Explore Outdoor.



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