Randos en itinérance

Ce post fait partie d’une série d’articles dédiés à la randonnée et plus généralement à la marche. 

Ce n’est une surprise pour personne, avec C. nous sommes de véritables accros de la rando. Nous nous sommes rencontrés sur des sentiers pyrénéens lors d’un stage de rando sportive, et depuis chacun de nos voyages est organisé autour de la découverte de nouveaux chemins.

Aujourd’hui, je voulais vous parler de la randonnée en itinérance. Elle demande forcément un peu plus d’organisation et de logistique que la randonnée à la journée mais elle apporte d’incroyables sensations. Ci-dessous 4 randonnées qui nous ont marqués.

 

1) L’Initiatique : GR NC1 en Nouvelle Calédonie (2013)
Ma toute première rando en itinérance a eu lieu sur l’incroyable GR de Nouvelle Calédonie tout fraîchement ouvert (NC1). Six journées inoubliables, coupées du monde, durant lesquelles nous n’avons pas croisé un seul randonneur.

Les Apprentissages :
– Un sac à dos bien trop chargé au départ du GR. Franchement, qui apporte des petites bouteilles de smoothie en rando ? (A ma décharge, on ne voulait pas gaspiller nos provisions achetées à Nouméa).
– Une grosse chute sur les chemins glaiseux du NC1 qui a laissé un hématome mémorable sur ma jambe (merci le gel à l’arnica).
– Qui utilise une nouvelle paire de Cascadia (chaussures de trail/rando) accepte qu’elles passent du bleu au rouge rouille en moins d’une journée.

Les Musts :
– La baignade quotidienne dans les torrents ou autres points d’eau en fin de journée.
– La traversée dantesque des cornes du diable à la nage (avec les sacs à dos) suite à un maxi orage et à la disparition de la tyrolienne.
– Le réveil matinal, par un gros rat qui fouillait dans nos poubelles, qui nous a permis d’assister à un lever de soleil mythique avec un point de vue imprenable sur la jungle calédonienne (c’est depuis mon fond d’écran).

 

2) La Mythique : West Coast Trail au Canada (2015)
En allant au Canada, nous devions nous rendre sur le West Coast Trail. Cet incroyable sentier a été établi au début du XXème pour permettre aux infortunés naufragés de retrouver la civilisation malgré une nature 100% authentique (forêt primaire infranchissable).

Attention, le West Coast Trail est un sentier exigeant. Quelques recommandations avant de vous lancer sur cette randonnée :
– L’entrée sur le chemin est réglementée et limitée. Pensez à réserver à l’avance (surtout pendant les mois d’été). A noter aussi, une rapide formation obligatoire vous sera dispensée par les gardes du parc avant votre départ.
– Les conditions météos peuvent être exécrables (pluie non stop plusieurs jours d’affilés). Il faut donc prévoir un équipement en conséquence : Gore Tex, cape de pluie et surtout des chaussures adaptées (de nombreux randonneurs se font des entorses sur les planches vermoulues du sentier).
– Bien que le sentier soit globalement linéaire et donc sans réel dénivelé (il suit la côte ouest de l’île de Vancouver), il vous faudra faire preuve de sang froid si vous êtes atteints de vertige du fait des nombreuses échelles à flanc de paroi à grimper ou autres pont de singes à traverser.
– Pour parcourir le West Coast Trail, il faut être 100% autonome (tente, nourriture, blessure...). Cette randonnée est donc réservée aux randonneurs expérimentés.

Plus beaux souvenirs :
– Découvrir pour la première fois la jungle primaire : entremêlas de troncs immenses créant une dense forêt totalement infranchissable si ce n’est grâce aux sentiers, tyroliennes et autres échelles.
– Jouer avec les marées pour se dépayser sans cesse en alternant entre la marche en bord de mer et le sentier plus « forestier. »
– Dépasser ma peur du vide pour franchir avec le sac à dos de « sacrés » obstacles. Je pense notamment au tronc d’arbre centenaire, recouvert de mousse fraîche et transformé en poutre qui permettait de passer au dessus d’un joli vide. Pour l’anecdote, j’ai terminé les derniers mètres de cette traversée à quatre pattes.

 

3) La Minimaliste : Ruta de Pedra en Sec à Majorque (2014)
Pour cette randonnée en itinérance, nous avions envie de voyager très léger : on oublie donc la tente, le duvet et le réchaud et on privilégie les arrêts en refuges et les pic niques sur le pouce.

De cette magnifique parenthèse ensoleillée entre mer et montagne, je retiens une leçon : Une carte IGN sera toujours bien plus fiable qu’un guide papier de randonnée. C’est assez rare pour être signalé, mais nous avons réussi à nous perdre lors de la première journée. Les indications du guide du type « tourner à droite lorsque vous croiserez une grosse pierre » (est ce que j’ai besoin de vous rappeler que ce chemin est baptisé « la route des pierres sèches » ?) ne sont pas très utiles. Une carte avec les courbes de dénivelé sera toujours plus efficace pour vous remettre sur le droit chemin.

En randonnée, il y a des rencontres qui marquent. Autant nous avons rencontré un sacré mammifère au Canada (l’article sur notre rencontre avec un Grizzli est ici), autant celle que nous avons faite à Majorque au petit matin était bien plus mignonne. En effet, après avoir dormi à la belle étoile et être repartis en pleine nuit pour assister au lever du soleil au sommet de la montagne, nous sommes tombés nez à nez avec un petit agneau abandonné. Il tenait à peine sur ses pattes et après avoir cherché partout sa mère, nous nous sommes résolus à le redescendre vers le village. Il avait visiblement soif et faim car il léchait continuellement la sueur sur nos bras pendant la descente.

 

4) L’Inoubiliale : Milford Track en Nouvelle Zélande (2013)

En Nouvelle Zélande, les plus prestigieuses randonnées ont le label « Great Walk ». Le Milford Track en fait partie. Située à l’extrême sud de l’île du Sud, cette rando vous conduira au milieu de paysages dantesques entre fjords et montagnes.

Les néo-zélandais sont adeptes de l’Outdoor. De tous nos voyages, il s’agit clairement du peuple le plus sportif et le plus tourné vers la nature que nous ayons rencontré. Par conséquent, les Great Walks sont prises d’assaut dès l’ouverture des réservations. Vous avez donc deux options possibles :
– Acheter votre place le jour de l’ouverture des réservations. Le chemin sera très fréquenté mais vous devriez avoir de « bonnes » conditions météos (note : en Nouvelle Zélande, on apporte toujours sa cape de pluie).
– Tenter ce trek hors saison, et plus précisément juste avant l’ouverture officielle. Pas de réservation nécessaire pour les huts, peu de randonneurs mais un vrai risque de conditions météo moins clémentes (pluie, averse voir déluge).

Pour la petite histoire, nous avons pris la deuxième option. Jusqu’au dernier moment, nous n’étions pas certains de pouvoir accéder au départ du chemin car les fortes pluies des jours précédents avaient clairement fait monter le niveau du lac et des autres cours d’eau. Nous avons pu finalement nous y rendre en bateau (l’accès au trek se fait systématiquement par le lac) avec une poignée d’autres randonneurs.

Nous avons été très chanceux car les deux premières journées furent splendides et les paysages étaient à couper le souffle. Le dernier jour fut beaucoup plus aventurier (c’est sans doute ce qui le rend si spécial à nos yeux) car la pluie ayant fait son grand retour à complètement inondé le chemin. En suivant le sentier, l’eau est montée jusqu’au niveau de ma taille. Aujourd’hui encore, nous repensons souvent à cette fameuse journée lorsque nous devons traverser des gués plus ou moins sympathiques. Il faisait froid, nous étions trempés jusqu’à la moelle et n’étions pas sûrs d’atteindre l’arrivée du sentier mais cette journée reste un de mes plus beaux souvenirs d’Outdoor.

 

Si vous souhaitez plus d’informations sur l’une de ces quatre randonnées, n’hésitez pas à me contacter.

Et pour 2018 ? Nous avons déjà une idée en tête qui pourrait nous amener pour la première fois randonner sur le continent asiatique 🙂 🙂 🙂

Explore Outdoor.



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