Accouchement Physiologique : une expérience incroyable

Et de trois !

Avec C. nous avons mis au monde trois petits êtres en quatre ans. C’est complétement fou, ce que le corps humain est capable d’accomplir. On dit souvent après une longue et difficile épreuve de sport que le corps humain est une machine incroyable mais créer un petit être humain, c’est une expérience physique et mentale d’un autre niveau !

Si j’écris cet article aujourd’hui, ce n’est absolument pas pour vous raconter mes accouchements par le menu détail. Ma volonté est de vous expliquer le chemin parcouru après trois accouchements et de donner quelques pistes de réflexion aux futures mamans que j’aurais aimées lire avant de me lancer dans cette grande aventure.

En 2017, je me souviens avoir discuté avec une très bonne amie de nos « choix » pour nos premières grossesses (j’ai mis le mot choix entre guillemets car en réalité, je pense que cela s’était imposé à nous sans que nous nous posions réellement de questions, sans nous informer). Nous étions toutes les deux unanimes sur le fait que nous ne voyions aucun intérêt à « souffrir » pendant l’accouchement alors qu’on peut avoir accès à la péridurale. C’est d’ailleurs comme cela que nous avons accouché toutes les deux de notre premier enfant. Pour ma part, je crois que l’idée de la péridurale me rassurait face à la peur de l’inconnu, la crainte de la douleur, au fait ne pas savoir gérer ou de « mal faire ». La naissance d’Aurore s’est parfaitement déroulée et j’en garde un excellent souvenir (voir cet article).

Les choses ont ensuite évolué. Nous avons déménagé dans le Sud et la vie a mis sur notre chemin une super sage-femme qui travaille en plateau technique. Il s’agit d’un lieu dans la maternité qui permet d’accoucher « naturellement » avec la sage-femme qui a suivi votre grossesse ou un groupe dédié de sages-femmes. En cas de souci, il est très facile de basculer sur une salle d’accouchement classique avec le staff de l’hôpital. C’est donc le choix que nous avons fait pour notre petit numéro deux, Erwan.

Là encore les choses se sont faites naturellement pour moi. J’ai eu la grande chance de rencontrer cette sage-femme et j’ai commencé à me renseigner sur l’accouchement physiologique. Je ne me suis plus posé de questions autour de la péridurale. J’avais confiance en moi et j’étais persuadée qu’accoucher naturellement (dans la position que l’on souhaite et sans péridurale) allait être une expérience incroyable. Ce qui m’attirait le plus, c’était de laisser mon corps « faire les choses naturellement ». C’est un peu comme se reconnecter à son instinct primaire. Je voulais vivre pleinement ce moment et ressentir ces sensations inconnues dans tout mon corps. Il y avait un point en particulier qui m’intriguait, c’est le fait que lors d’un accouchement physiologique, personne n’a besoin de vous dire à quel moment il faut pousser pour faire sortir le bébé. Le corps sait exactement ce qu’il a à faire et il se mettra au travail pour sortir le bébé sans qu’aucun mot n’ait eu besoin d’être échangé.

Cette naissance physiologique aura été une révélation. Elle m’a montrée que j’étais forte, que je savais écouter mon corps, que j’étais capable de me connecter à mon instinct. C’est une expérience très intense mais aussi extrêmement personnelle. Contrairement à ce que l’on voit dans les films, où les femmes hurlent à la mort au moment de donner la vie, là les choses étaient relativement calmes. En effet, je dirais que 80% du travail se passe dans une « bulle » et dans la tête de la femme qui est sur le point d’accoucher. Pour ma part, j’ai beaucoup fermé les yeux. Les sons dans la pièce, les paroles bienveillantes de mon mari et de ma sage-femme me paraissaient arriver de très loin. A un moment donné, il a fallu véritablement lâcher prise et arrêter de tout vouloir contrôler. J’ai dû faire confiance à mon instinct et à mon corps pour que notre enfant arrive finalement cinq minutes plus tard. C’était un moment très fort pour moi et C.

Forcement après une telle expérience, il n’y avait aucun doute sur nos souhaits d’accouchement pour notre petit numéro trois, Marin. A partir du dernier mois de grossesse, j’ai beaucoup pensé à cet accouchement. Je voulais être en pleine forme le jour J et profiter à 100% de ce moment. Je me souviens avoir dit à ma sage-femme que tout avait été « trop » rapide pour Erwan (je ne sais pas si je suis la seule femme à penser cela de son accouchement lol). Notre petit Marin quant à lui n’était pas pressé de sortir. Il aura fait durer le plaisir de la grossesse au maximum. Pour être honnête, je pense qu’inconsciemment je n’étais pas pressée de dire au revoir à cette très belle période de ma vie. Marin est finalement arrivé de façon naturelle à J+5 alors que nous étions à la limite de nous faire déclencher à la maternité. Cet accouchement s’est déroulé comme dans un rêve. Evidemment les contractions étaient douloureuses mais le processus en lui même fût magique. J’ai eu la chance d’être dans un bain chaud pendant une grande partie du travail avec C. en super support (dans tous les sens du terme lol). J’ai pleinement ressenti ce que j’appelle la « Vague », c’est à dire l’alternance de temps forts pendant les contractions où il faut lâcher prise et de temps très calmes qui permettent de se reposer. Marin est arrivé quelques minutes après que je sois sortie du bain. Mon corps savait que c’était le moment. C’était à la fois intense et simple. Une expérience indescriptible.

Pour terminer cet article, je voulais vous raconter une petite anecdote. Le lendemain de la naissance de notre numéro trois, une sage-femme de la maternité a regardé le bilan de la naissance de Marin et m’a dit : « Vous, vous accouchez comme une déesse ». C’était vraiment inattendu et plutôt rigolo comme réflexion car clairement je n’ai pas eu du tout l’impression de ressembler à une déesse au moment où notre petit Marin a pointé le bout de son nez. Mais en y repensant, je me dis qu’en réalité c’est ce que nous devrions toutes ressentir à la naissance de nos enfants et cela peu importe nos choix d’accouchement.

 

 



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