Moving Forward

Par où commencer ?

Personne ne pouvait prévoir le grand chamboulement que nous allions vivre en 2020. Je suis assez d’accord avec le fait qu’il y a eu autant de façon de vivre son confinement que de confinés. Et pour le coup, il y a eu un « grain de sable » dans notre confinement qui a mis la pagaille dans nos vies et surtout dans ma tête.

Je veux débuter cet article en précisant très clairement le fait que je suis consciente d’avoir énormément de chance. Tous les membres de ma famille sont en bonne santé. Nous avons eu un confinement que j’appelle « de luxe » dans le sens où nous habitons une maison au milieu de la nature et que nous avons un grand jardin. Les entreprises pour lesquelles nous travaillons n’ont pas eu de difficultés économiques et nous n’avons pas connu de période de chômage partiel.

 

Je ne veux pas vous mentir, même dans ce cadre idyllique, les derniers mois n’ont pas toujours été faciles. Nous avons découvert les joies du télétravail avec deux enfants (de 10 mois et presque 3 ans). Autant vous dire qu’on oublie tout de suite l’idée du multitasking. A ces âges, les enfants ont besoin de leurs parents en permanence. (Précision : nous faisons fait partie de la team zéro écran pour les jeunes enfants, donc l’option télé n’a jamais été envisagée ici). Nous avons assez rapidement trouvé notre rythme en séparant la journée en deux : un parent le matin avec les enfants pendant que l’autre travaille et inversement l’après-midi. Cela induit des horaires parfois décalés par rapport à la vie de l’entreprise (dès 7h du matin sur le PC, jusqu’à très tard le soir pour rattraper le retard de la demi-journée avec les enfants). Mais c’était aussi et surtout une fabuleuse redécouverte de la vie à quatre non-stop. Ce temps donné ensemble a été une chance de voir nos enfants grandir et de passer du temps de qualité tous les quatre.

Il fallait vraiment que je vous plante le décor pour arriver au fameux « grain de sable ». Celui qui a mis un sacré bazar dans nos vies. Cela est arrivé début avril. C’était mon après-midi avec les enfants. On s’amusait dans le jardin lorsque j’ai eu l’idée de lancer une peluche en l’air pour les faire rigoler (on jouait aux marionnettes). Quand je me suis baissée pour la ramasser, je n’ai jamais pu me relever. Mon genou n’a pas aimé le mouvement et ma jambe ne voulait plus porter mon corps. Quand on voit la quantité de sport que je fais par semaine (surtout dans le cadre de ma préparation Ironman), c’est vraiment ironique de se blesser comme ça, si bêtement.

 

Forcément je suis passée par les étapes classiques du « changement » et je continue aujourd’hui ce chemin :

  • le choc : « Outch, c’est quoi cette douleur ? C. est ce que tu peux venir m’aider ? Je suis coincée dans le jardin et je ne peux pas me relever toute seule. »
  • le déni : « Ok mon genou vient de buguer sévère mais ça doit tout simplement être un faux mouvement. On ne peut pas se blesser en faisant un geste si anodin. Tout va rentrer dans l’ordre sous quelques jours et je vais pouvoir reprendre mes entraînements de triathlon. »
  • la colère : « Donc je viens de passer en moins de 24h du stade de la personne qui se prépare à un Ironman à celle qui a besoin de béquilles pour se déplacer. C’est injuste. J’avais pourtant l’impression d’avoir tout mis en place pour éviter cet écueil. »
  • la négociation : « Rien n’est perdu. L’Ironman de Nice est repoussé au mois d’Octobre. Si je suis raisonnable et que je respecte scrupuleusement quelques semaines de repos total, l’inflammation va complètement disparaître et tout va rentrer dans l’ordre d’ici la fin du confinement »
  • la dépression : « Mon rdv d’IRM qui devait avoir lieu 6 semaines après ma blessure a été annulé (les rendez vous d’IRM pour des examens non vitaux étaient quasi impossibles à prendre pendant le confinement). Je n’ai toujours pas de diagnostic précis. La douleur au genou se rappelle à moi dès je l’utilise un peu trop (je parle de mouvements du quotidien et pas d’activité sportive).
  • l’acceptation : « Cette année 2020 que je visualisais comme ma grosse année sportive après mon petit numéro 2 ne se passera pas comme je le souhaitais. Je ne suis pas en paix avec cela mais je sais qu’il va falloir composer avec pour les prochains mois. »
  • l’expérimentation : « Pour avancer dans cette épreuve que je qualifierai de mentale plutôt que d’exclusivement physique, j’ai besoin d’aide. J’ai besoin de comprendre pourquoi je n’arrive pas à profiter à 100% de tout le reste. Comment être dans l’instant présent et ne pas toujours se focaliser sur le prochains projets, la prochaine échéances ? »
  • la décision : « J’ai décidé de me faire accompagner par une sophrologue. J’ai choisi quelqu’un qui travaille avec les sportifs car j’avais besoin d’une personne qui comprenne ma relation avec le sport. Bouger, c’est ce qui m’équilibre au quotidien, ce qui me permet de donner le meilleur de moi-même pour ma famille et mon travail. »
  • l’intégration : « Je suis en plein dans cette étape. Je fais les choses au jour le jour, sans penser à l’après. Je me concentre sur le moment présent et je mets en place les choses qui sont en mon contrôle et j’accepte autant que possible l’incertitude qui plane sur les prochains mois. »

 

Je voulais vraiment écrire cet article avant mon rendez-vous d’IRM qui aura lieu mercredi prochain. Il était important pour moi d’acter le chemin parcouru, pour m’en souvenir et que cela puisse me servir à l’avenir. Il me semblait aussi important d’expliquer pourquoi j’avais été « sportivement » absente ces derniers mois.

Ma première grosse blessure (fracture de fatigue en 2011) m’a apportée les choses les plus belles de ma vie : ma rencontre avec C. et notre petite tribu. Je me demande ce que cette deuxième épreuve me réserve. Je suis loin d’avoir les réponses mais je sens que cette période particulière et l’accompagnement en sophrologie sont en train d’ouvrir une zone chez moi que je ne connaissais pas.

Même si le sport est en mode off pour le moment, nous avons la chance de repartir à l’aventure en Corse très prochainement. Cela signera notre première grande aventure outdoor tous les quatre.

Explore Outdoor.

 

 



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