Le syndrome du « Pipi de la peur »

La première fois que je l’ai rencontré, ce fut lors lors de mes compétitions de natation synchronisée lorsque j’étais adolescente. Nous avons entretenu cette relation pendant toutes les années lycée et durant la vie étudiante au fil des différents contrôles, examens ou concours. Maintenant, nos chemins se croisent seulement avant chaque course (et ce peu importe le sport).

Vous l’avez bien compris, je vous parle du syndrome du « Pipi de la peur » aussi connu sous le nom de « Pipi du stress » (appellation somme toute plus classe mais qui reflète moins bien le sentiment que l’on ressent avant de s’élancer vers l’inconnu : la peur de l’échec, la peur de ne pas finir dans les temps, la peur de pas s’être assez préparé…)

 

Pendant longtemps je pensais être la seule concernée par ce petit désagrément. Je blâmais le bol de thé bu rapidement le matin de l’épreuve pour être bien hydratée. Peut être que mes parents avaient mal travaillé et que j’avais hérité d’une petite vessie comparée à celle des autres concurrents…

Puis j’ai commencé à observer ce qui se passait autour de moi et j’ai remarqué plusieurs éléments troublants :

  • Pourquoi y a il toujours de longues files d’attente devant les toilettes de chantier avant les courses ?
  • Pourquoi les concurrents hommes « repeignent-ils » régulièrement les abords des départs de course ?
  • Pourquoi certains coureurs sautent-ils d’un pied sur l’autre en attendant le départ de l’épreuve?
Absolument pas stressée

Toutes ces questions ont trouvé une réponse lors de ma participation à Troll Enez SwimRun (plus d’info sur cette course dans cet article). Imaginez vous en combinaison à 6h du matin dans un bateau qui vous emmène sur le départ de votre SwimRun. Vous êtes entourés de 200 personnes qui ont toutes l’air plus affutées les unes que les autres. Vous ne comptez plus les Ironmans au compteur des autres participants, ni les carrures de gladiateurs grecs. Juste avant d’arriver sur l’ile d’Arz, votre organisateur Francis (ancien militaire et Ironman Finisher) lâche de manière anodine une phrase qui vous fait l’effet d’une bombe: « Une fois sur l’île vous aurez 3 minutes pour le « Pipi de la Peur » sur l’embarcadère et ensuite on donne le départ de l’épreuve. »

 

Ce 4 octobre 2015, grâce à Francis, j’ai réalisé que je n’étais pas un cas isolé et que le syndrome du « Pipi de la Peur » touchait une grande partie de la population. Depuis ce jour, ce que je vivais comme une petite contrariété d’avant course est devenu un rituel de mise en condition.

Pour conclure, peu importe que vous participiez à votre première course ou que vous cumuliez les dossards, peu importe votre âge ou votre sexe, avant chaque départ il est fort probable que vous ressentiez le syndrome du « Pipi de la Peur. » A ce moment là, vous vous rappellerez que vous faites partie de la grande famille des aventuriers.

 

 

 



1 thought on “Le syndrome du « Pipi de la peur »”

  • Face à un stress (ou un prédateur !), il y a une décharge d’adrénaline qui prépare le corps à deux alternatives : FIGHT or FLIGHT. En cas de fuite, mieux vaut être le plus léger possible pour ne pas être rattrapé… D’où la vidange réflexe de vessie !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *