MDS – Mes impressions

Déjà quinze jours se sont écoulés depuis que nous sommes revenus du Maroc. C’était sans doute le laps de temps nécessaire pour réaliser l’intensité de l’expérience que nous avons vécue pendant cette aventure. Dans cet article vous ne trouverez pas un récit détaillé de chaque journée de course (il existe déjà un compte rendu à chaud ici grâce aux emails journaliers envoyés en direct du MDS), j’ai plutôt souhaité partager avec vous les mots et les photos qui pour moi résument cette belle aventure. Suivez le guide :

Un parcours de 237 km dans le désert : Sur le papier cela me paraissait énorme mais une fois que le MDS débute, lorsque l’on prend une journée après l’autre et même un check point (CP) après l’autre, le kilométrage total de l’épreuve s’efface et l’aventure sportive se passe bien. J’ai été très surprise de pouvoir « autant » courir. Je suis très reconnaissante envers mon « petit corps » qui a assuré un max (bien au delà de mes espérances) et cela à peine dix mois après la naissance du petit bundle.

 

Des nuits étoilées sous les tentes berbères : Ces fameuses tentes nous auront joué de sacrés tours. Je pense notamment à l’effondrement de la toile en pleine nuit pendant une tempête de sable. Le sol était caillouteux et les tentes n’étaient pas toujours bien installées. Pourtant ces petites « habitations » sont devenues notre refuge, le lieu que nous avions plaisir à nous retrouver après l’épreuve du jour, l’endroit où nous pouvions nous reposer, l’espace d’échange et de vie avec nos « colocataires ». Au fil des jours, nous sommes passés maîtres dans l’arrimage de la tente. Quand je dis nous, je pense surtout à notre chef de chantier, C., qui prenait un malin plaisir à reconfigurer et consolider notre toit pour la nuit et surtout pour le bien-être de ses occupants.

 

La fabuleuse équipe de la tente 75 : Il y a toujours une part d’impondérable dans une expérience comme le MDS. Notre plus grande chance aura été de partager la tente avec une joyeuse équipe de coureurs aux palmarès impressionnants. Grâce à chaque membre de cette équipe, cette semaine aura été remplie de bonne humeur, d’entraide, d’échanges et de fous rires. Jean Luc, David, Elena, Jean Claude, Frédéric et Nicolas, vous avez transformé cette expérience sportive en un délicieux voyage humain. J’espère que nous vous recroiserons sur un sentier de randonnée et pourquoi pas sur une autre course 🙂

 

Les coureurs des quatre coins du globe : Lorsque l’on court et marche toute la journée, on a beaucoup de temps pour observer ce qui se passe autour de soi. Un de mes jeux favoris était de regarder les dossards des concurrents qui passaient à proximité et de mémoriser les prénoms et nationalités de chacun. Espagne, Grande Bretagne, Corée du Sud, Allemagne, Maroc… de nombreuses nations étaient représentées sur ce MDS. C’était un plaisir de courir ensemble dans la même direction. Je souhaite faire une dédicace toute spéciale à « Andrea – ITA » qui a pendant longtemps été mon point de repère dans cette course. Je souhaite également remercier « Colette – FRA » et « Pascale – FRA » qui ont partagé mes galères d’ampoules et qui étaient toujours super motivées lorsque l’on se croisait sur le parcours. Vous êtes au top les filles !

 

L’appréhension la veille de l’étape longue : Cette étape de 86km, c’est celle que chacun attend avec impatience mais aussi appréhension. « La Longue » c’est un peu le juge de paix du MDS. Soit ça passe, soit l’aventure se termine net. La veille de cette étape, je n’avais jamais dépassé la distance marathon sur une course alors autant vous dire que passer dans le monde de l’ultra de cette façon éveillait en moi quelques doutes et interrogations. Au niveau difficulté, nous sommes bien loin de la rudesse des trails de montagne. Sur le MDS, il y a très peu de dénivelé et le terrain le moins évident correspond aux dunes qui sont finalement peu nombreuses par rapport au kilométrage total de l’épreuve. Ces 86km ont donc été un vrai challenge pour le mental mais à aucun moment je n’ai imaginé jeter l’éponge. Il y a tout de même eu quelques moments « intéressants » notamment lorsque nous avons réalisé que les 20km qu’il nous restaient à parcourir allaient nécessiter encore 4 heures de marche, soit une arrivée au campement vers 3 heures du matin après 18 heures d’effort. A cette occasion, j’ai demandé à C. de me challenger un peu plus la prochaine fois que je souhaitais nous inscrire à une course (mais ne lui rappelez pas ces paroles, je crois qu’il a oublié et moi j’ai déjà de nouvelles idées de course en tête).

 

Les moments de parfaite harmonie avec C : Il y a une part de risque à partir avec sa moitié sur ce genre d’aventure. Il faut que les deux personnes soient en forme avant le départ et n’aient pas de défaillance physique pendant la semaine d’épreuves. Il faut avancer au même rythme : courir en sous régime peut être plus fatiguant que de courir à une allure plus soutenue. Il faut avoir un objectif commun car on aborde pas ce type d’épreuve de la même façon lorsque l’on cherche à être finisher ou lorsque l’on vise un classement bien précis. Avec C. nous avons su trouver le juste milieu. Nous étions partis pour marcher mais au final nous n’avons jamais autant couru de nos vies. Notre équilibre au quotidien est notre force dans nos aventures Outdoor : je suis le petit moteur et C. s’assure que nous arrivions à bon port. Pour moi, les moments les plus magiques de ce MDS sont les kilomètres de course partagés avec C. où nous n’avions pas besoin de communiquer oralement pour ajuster notre allure de course. C’était simple et évident, l’harmonie parfaite.

 

Dans cet article, j’aurais également pu vous parler des somptueux paysages que nous avons eu la chance de parcourir, de la bienveillance des organisateurs et du dévouement du staff médical (je ne remercierai jamais assez l’équipe « Ampoules » qui a rendu ma course moins douloureuse), des émotions décuplées par l’intensité des efforts fournis et du profond bonheur ressenti à la lecture de vos messages tous les soirs avant de se coucher. Vous l’avez compris, même si le Marathon des Sables est une aventure qui se raconte un peu, c’est avant tout une expérience qui se vit.

Le mot de la fin :
Sportivement, ce MDS a ouvert quelque chose en moi. J’ai découvert un type d’effort qui me correspond bien. Je « prends mon pied » dans la répétition des étapes sur plusieurs jours d’affilée où il est important de gérer sa forme. J’aime retrouver des conditions de vie un peu plus spartiates qu’ordinairement pour mieux apprécier les petits conforts.
Humainement, le MDS aura été bien au delà de mes espérances. Que ce soit au niveau de notre vie/aventure de couple ou avec la fine équipe de la tente 75, nous avons vécu cette expérience intensément et simplement.

Que va-t-il se passer maintenant ? Vous me connaissez, les projets et les envies ne manquent pas. Il y a déjà quelques objectifs sportifs prévus pour cet été ainsi qu’un beau voyage exotique avec le petit bundle mais nous en reparlerons dans un autre article.

Explore Outdoor

PS : Cela est très anecdotique par rapport à l’expérience que nous venons de vivre mais comme certains me l’ont demandé je le précise ici : nous avons terminé à la 399ème et 400ème place sur mille participants. Au niveau du classement féminin, j’ai décroché une inespérée 32ème position (pour mon 32eme anniversaire, on ne pouvait pas faire mieux).



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